Jean-Pierre Sauvage
Jean-Pierre Sauvage, lauréat du prix Nobel de chimie 2016, a obtenu son doctorat à l'université Louis-Pasteur (Strasbourg I) sous la direction de Jean-Marie Lehn, lui-même prix Nobel de chimie 1987. Durant sa thèse de doctorat, il met au point la première synthèse de ligands cryptands. Il a été chercheur au CNRS à Strasbourg de 1971 à 2014, et est actuellement professeur émérite à l'université de Strasbourg et titulaire d’une chaire à l’Institut d’études avancées de l’université de Strasbourg (USIAS). Son laboratoire est basé à l'Institut de science et d'ingénierie supramoléculaire (ISIS), CNRS/université de Strasbourg.
Jean-Pierre Sauvage est l'un des pionniers internationaux des machines moléculaires. Ces dispositifs sont des assemblages de molécules capables de changer de conformation en conservant leur topologie, et de se mettre en marche de manière contrôlée sous l'effet de signaux lumineux, thermiques ou électriques par exemple. Jean-Pierre Sauvage et son équipe sont notamment parvenus à concevoir et à synthétiser des systèmes moléculaires reproduisant à l'échelle nanométrique des mouvements de rotation, de translation et de contraction, à l'image d'une fibre musculaire ou d'autres processus biologiques importants.
Il est élu membre correspondant de l'Académie française des sciences en 1990 et membre à part entière en 1997. Il a reçu la médaille de bronze (1978) et d'argent (1988) du CNRS, et il est récipiendaire de nombreux autres prix scientifiques. Il est Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur et Grand Officier de l'Ordre national du mérite (2016).
En 2016, il a reçu le prix Nobel de chimie aux côtés du Britannique J. Fraser Stoddart et du Néerlandais Bernard L. Feringa. Tous trois ont été récompensés pour la conception et la synthèse de « machines moléculaires ». Les travaux de Jean-Pierre Sauvage font entrer les nanosciences dans une nouvelle dimension, en concevant des nano-machines capables de reproduire les mouvements du vivant.